L’Église prend-elle le contrôle de l’administration de la justice à Byzance en obtenant des compétences nouvelles ? Quelles sont les affaires réellement jugées par les tribunaux ecclésiastiques ? Pourquoi le laïc byzantin a-t-il recours à eux ? Tout en donnant un aperçu des litiges quotidiens des Byzantins comme des affaires d’État les plus graves, cet ouvrage permet de mieux caractériser la relation entre le droit écrit byzantin et son application dans les tribunaux. Il met en lumière le rôle actif des clercs dans la résolution des conflits à Byzance dans les tribunaux impériaux et dans leurs activités notariales et arbitrales. Enfin, il s’intéresse aussi à l’indépendance des juges ecclésiastiques vis-à-vis de l’empereur.
Romain Goudjil montre ainsi que, loin d’être un juge suprême pour tous les Byzantins, l’Église ne cherche jamais à prendre le contrôle de l’administration judiciaire byzantine. Elle joue le rôle qui lui est attribué en droit et sert les intérêts de l’empereur.
Avant-propos
Références abrégées et abréviées
Précisions de terminologie
Introduction
I - Les instances judiciaires médiobyzantines et leurs juridictions respectives
La justice de l’empereur, du palais aux provinces
Les instances judiciaires ecclésiastiques
II - Un nouvel équilibre institutionnel tardobyzantin : entre atrophie administrative et concentration des pouvoirs judiciaires
Le rétrécissement de l’administration judiciaire des États grecs au XIIIe siècle
Les réformes de l’administration judiciaire sous les Paléologues
La réduction de la liberté de l’Église face au pouvoir impérial
III - Les clercs au sein des instances judiciaires laïques
La participation des clercs aux assemblées de justice villageoises
Présence et délégation judiciaire : les clercs dans les instances judiciaires impériales
À la recherche des instances judiciaires mixtes byzantines
Les hiérarques byzantins : entre hommes de confiance et incarnations de la vertu
IV - Juger les laïcs : l’Église au cœur du quotidien judiciaire des Byzantins
Mariage, dot et succession : une compétence ecclésiastique non exclusive
Patriarches, métropolites et évêques : des juges pour les plus faibles
V - Entre crise, corruption et vacance du pouvoir, le recours circonstanciel au juge ecclésiastique
Le patriarche et les synodaux, des juges par intérim lors du siège de Constantinople (1392-1402)
Juger les abus des fonctionnaires et des puissants
L’Église, juge de paix des querelles politico-judiciaires aristocratiques
VI - En marge de la juridiction ecclésiastique, le traitement des affaires pénales
L’Église et la sexualité des Byzantins : une compétence limitée à la protection des intérêts familiaux et matrimoniaux
Un désintérêt de la justice ecclésiastique pour les atteintes aux biens
L’Église byzantine face aux brutalités quotidiennes et aux homicides
Réprimer les pratiques magiques : une mission ecclésiastique ?
VII - La justice ecclésiastique byzantine comme instrument du pouvoir impérial
La justice ecclésiastique aux ordres de l’empereur : sanctionner des conspirateurs
L’implication récurrente du pouvoir impérial dans la lutte contre les dissidences religieuses
VIII - Juger les clercs et les moines : l’empiétement du pouvoir impérial sur un domaine ecclésiastique réservé
Le jugement des clercs ou l’absence de tout d’un domaine réservé à la justice ecclésiastique
Les moines devant leurs juges : L’influence des privilèges impériaux sur la pratique judiciaire monastique
IX - Arbitrage et notariat : le rôle quotidien de l’Église auprès des Byzantins
Les modes alternatifs et ecclésiastiques de règlement des litiges
Du notariat à l’office du juge : le rôle de la corroboration ecclésiastique de documents
Conclusion
Annexes
Bibliographie
Index général
Index des sources juridiques
